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Se libérer de la peur d'agir

Dernière mise à jour : 10 août 2019


AGIR = Pouvoir propre à l'homme de transformer ce qui est, de s'exprimer par des actes ; sortir de l'inaction, se mettre à l'œuvre ; se remuer, se dépenser.

L'action est omniprésente dans la vie de chaque individu. De millions de petites actions sont accomplies chaque jour de manière quasi-automatique. D'autres...celles qui sortent de l'ordinaire, celles qui nous demandent un engagement plus fort comme dépasser nos peurs...sont plus difficiles à mettre en œuvre. Pour moi, ici comme dans les autres registres de la vie en société, on est tous égaux, mais certains plus que d'autres. Et c'est bien cette (in)égalité que que souhaiterai aborder ici.


Depuis des années maintenant je reçois des injonctions : Arrête de penser ! Passe à l'acte !


Et pourtant...je n'arrive pas à m'y résoudre. Ces mêmes individus qui critiquent mon manque d'inaction sont persuadés de ma fausse route. Ils critiquent, essayent de m'expliquer, voire de mecspliquer, constamment qu'il faut faire abstraction de ses peurs, qui seront toujours là, et passer à l'action.


Mais comment passer à l'action alors que rien que d'y penser me provoque une crise d'angoisse ? Comment agir, alors que je suis complétement paralysée par cette peur reptilienne ? Comment me libérer de la peur d'agir, alors que je suis persuadée que certaines actions vont entraîner ma mort ? En en mot...comment agir de manière suicidaire, puisque mon corps est convaincu de sa fin ?


Les chercheurs en neuro-feedback ont conclu que la neuroplasticité du cerveau est bien réelle et efficace. Cette neuroplasticité peut être activée de deux façons. Par le biais des capteurs neurotransmetteurs qui envoient des mini signaux aux synapses déconnectées et qui permet leur reconnexion. Ou encore, elle peut être activée par la répétition d'une action qui va entraîner le cerveau à construire un autre chemin d’accès entre les neurones.


Sans prétendre avoir tout essayé, je n'ai pas réussi à trouver le chemin nouveau vers l'action qui fera que je me transcende. J'ai pu prouver, à maintes occasions, que je ne suis pas une trouillarde ordinaire. J'ai quitté mon pays pour la France à 20 ans. J'ai du apprendre à exprimer mes émotions et à construire des amitiés. J'ai eu un parcours d'excellence dans l'université, et pour cela j'ai du me battre. J'enseigne dans des amphithéâtres de 300 personnes sans m'évanouir. J'ai pu présenter des événements ou faire des conférences à l'international. Je fais des éditoriaux culturels en direct à une radio. J'ai fait une partie du Chemin de Compostelle seule. J'ai fait le GR R2 (la Diagonale des fous) en bravant ma peur des araignées, et finissant la dernière étape (1800m dénivelé négatif) sous la pluie tropicale, dévalant les pentes avec de l'eau jusqu'aux genoux, traversant des torrents et faisant abnégation de mon épanchement de synovie. J'ai appris à nager ou à skier à plus de 26 ans. Je n'ai même pas peur du ridicule ! Je sais ce qu'est transcender une peur. Et pourtant, certains blocages demeurent.


Malgré tous ces actes de bravoure, j'arrive au constat que me choisir moi est l'acte le plus courageux qui m'est donné à vivre. Outre des actions nouvelles à mettre en œuvre, ce cheminement implique lâcher du lest. Me libérer du passé, des apprentissages, des habitudes, afin d'être uniquement concentrée sur mes désirs, mes envies, mes aspirations et mon bonheur. Cependant, depuis que ce choix me semble une évidence...la question subsidiaire est : comment faire sans de la casse ? Comment faire, alors que depuis ma plus tendre enfance, mon système éducatif m'impose de choisir les autres et m'oublier. Comment faire alors que je sais que me choisir ce n'est pas être égoïste, mais c'est juste devenir un meilleur moi. Comment me choisir MOI ?


Sans être exhaustive, des pistes existent. En effet, pourquoi les autres seraient plus importants que moi ? Pourquoi je ne m'accorderai les même privilèges que ceux que j'accorde à mes êtres chers ? Pourquoi ne pas me traiter moi-même comme si j'étais une princesse ?


Lors de ma première randonnée en haute montagne un conseil m'a été donné : "tu n'aides pas ton prochain au détriment de toi même, car cela entrainera quand même l'échec de la mission". Je me dis que dans mon cas de figure, c'est un peu pareil. Je donne tout ce que j'ai aux autres et je n'ai plus rien pour moi. En contrepartie, j'attends que mes proches en fassent autant. Ce qui n'arrive jamais. J'enchaine une spirale infernale où je ne prends pas soin de moi, où j'en veux aux autres d'être indifférents à ma souffrance.


Et si j'agissais juste en prenant soin de moi au quotidien, sans montagne à gravir, sans actes mirobolants afin de prouver aux autres que je peux faire ! Et si la solution pour me choisir moi était juste devant mes yeux ? Me choisir moi c'est prendre soin de moi, sans me soucier des autres. Cela veut dire me respecter, avec mes qualités et défauts et surtout me faire respecter. Me choisir moi c'est accepter ma part d'ombre, affronter mes angoisses et avancer malgré tout à mon rythme. Me choisir moi c'est augmenter mon estime de moi sans accorder crédit aux bienpensants, qui savent toujours mieux que quiconque.



Et si me libérer de la peur d'agir passait par l'amour de soi, et surtout par une meilleure estime ? Et si ma libération passait par une multitude d'actes assumés, comme exprimer ses passions, ses pensées et ses émotions à travers un blog d'abord, un atelier ensuite ? Et si me libérer de la peur d'agir passait par la concrétisation de petits pas, de petits rêves, qui ensemble deviendront ma vie sans peurs ?



#agir

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